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La vie mouvementée de Pauline Léontine CHUREAU

 Bonjour à toutes et tous, pour relancer ce petit blog qui était - je dois bien l'avouer 😅 - un peu mort depuis presque 1 an, je voudrais vous parler de la vie mouvementée, voire parfois dramatique, d'une de mes ancêtres, Pauline Léontine Chureau.


1: De son enfance à son mariage


Pauline Léontine Chureau est née le 16 octobre 1856 à La Villette, qui correspond aujourd'hui au 19e Arrondissement de Paris. Elle est la fille de Jacques Chureau, qui a effectué successivement les métiers de manœuvrier, forgeron et matelassier, et de Zélie Mélanie Clémence Mellé, journalière de son état. Pauline est la troisième enfant du couple, je ne lui connais pour le moment que deux sœurs, Mélanie Clémence née le 10 juillet 1845 et Adolphine Mélanie née le 2 août 1849, toutes deux à Gouvieux (Oise). Je ne peux exploiter d'avantage de données, car son acte de naissance provient de l'état civil reconstitué de Paris, les archives antérieures à 1871 ayant été détruites lors de la Commune de Paris. Je suppose que le reste de son enfance se déroule globalement bien, faute d'éléments. Je sais qu'elle vivait toujours à Paris en 1862, grâce au mariage de sa sœur Mélanie la même année. Enfin, ils déménageront, à une date que je ne connais pas, sûrement vers les années 1870, dans la ville de Pantin, située dans l'actuel département de Seine-Saint-Denis.

Acte de naissance de  Pauline, provenant de l'état civil reconstitué (A.D de Paris)

En 1876, le 23 septembre, un certain Philibert Victor Favereaux vient déclarer à la mairie du 10e Arrondissement de Paris la naissance, le 20 du même mois, d'une petite fille qu'il déclare être de lui et de Pauline, et qu'il va nommer Clémence Louise Favereaux (mon arri
ère-arrière-arrière-grand-mère). La petite Clémence est illégitime, car ses parents ne sont pas mariés.

Cela sera fait 2 ans plus tard, le 03 août 1878, dans la ville de Pantin, avec Philibert. Ce dernier est né le 24 juillet 1851 dans la commune de Crécy-sur-Serre, dans le département de l'Aisne. Il est le fils de Louis Joseph Favereaux et de Marie Catherine Vollereaux, dont il est le dernier de leurs 7 enfants, et exerce la profession de polisseur sur métaux. Par la même occasion, ils légitiment enfin leur fille Clémence.


2: Sa vie de couple, et ses situations dramatiques


Le couple va dans un premier temps rester dans la ville de Pantin, où Pauline va donner naissance à leur second enfant, Pauline Amélie, le 27 octobre 1878. Malheureusement la petite Pauline décèdera 2 ans plus tard, le 10 juin 1880, dans le 11e Arrondissement de Paris. Je sais donc que le Pauline et Philibert ont déménagé à Paris vers la fin des années 1870. Les années 1880 vont être marquées par des drames pour la famille. Je suppose que deux enfants sont nés entre 1880 et 1885, mais je n'ai pas encore pu trouver leur naissance. En 1885, le 17 juin, nait leur fils Philibert dans le 20e Arrondissement de Paris.

L'année 1887 est une année marquée par le drame pour la famille. En effet, dans un article du Figaro datant du 30 janvier 1887, on apprend qu'un ouvrier polisseur nommé Philibert Favereau, demeurant rue de l'Orillon, est porté disparu depuis le 11 janvier de ce mois. Après maintes suppositions, je suis sûr qu'il s'agit du mari de Pauline, car la rue où il st indiqué qu'il vit correspond à la rue où sont nés quelques enfants du couple, le métier est le même, et il est indiqué que le couple est marié depuis environ une dizaine d'années, ce qui est le cas pour Pauline et Philibert. Reste ce mystère qui est qu'il est dit que le couple à eu 4 enfants, alors que pour le moment je n'en ai trouvé que 3, dont un qui est décédé. Erreur ou bien il me reste un enfant à découvrir ? Je ne sais pas, toujours est-il qu'au moment de la disparition de Philibert, Pauline est enceinte de 5 mois d'un nouvel enfant. Mais pourquoi cette disparition ? Il est dit que depuis quelques temps, la "gêne" (un manque d'argent) s'était installée dans la famille, et Philibert, ne pouvant assurer la confort de sa famille. Une enquête a même été ouverte, mais elle n'a rien donnée. On en vient même à supposer que Philibert s'est donné la mort !


Article sur la disparition de Philibert, Le Figaro Journal non politique du 30 janvier 1887

Malheureusement, le sort semble s'acharnée sur Pauline. Le 25 février, son fils Philibert meurt à presque 2 ans. En mai 1887 cependant, elle donne naissance à l'enfant dont elle était enceinte, qu'elle va appeler Philibert Jules. Cela aurait pu s'arrêter là, mais le 22 juin, Philibert Jules décède a à peine un mois. Sur son acte de décès, on peut lire que Philibert est toujours déclaré "absent". Mais où est-il donc ? Enfin en 1888, la mère de Pauline, Zélie, décède le 13 septembre à l'âge de 63 ans.

Je ne retrouve la trace de Philibert qu'en 1889, pour la naissance de son fils le 26 juillet. Mais où était-il passé pendant tous ces mois ? Je ne le saurai sûrement jamais, peut-être était-il allé chez des amis, ou bien chez son père. Toujours est-il qu'il a fini par revenir, et je n'imagine pas le soulagement - ou la colère - de Pauline en revoyant son mari après tant d'absence.

En tout cas, le temps des drames semble bien loin pour Pauline en ce début de la dernière décennie du XIXe siècle. Comme je l'ai dit le 26 juillet 1889 nait son fils Philibert Léon, qui lui vivra plus de 70 ans. En 1892 nait la dernière enfant du couple, Isabelle Ernestine, le 8 novembre, qui elle aussi vivra plus de 70 ans    . En 1894, la première fille de Pauline et Philibert, Clémence, âgée alors de 17 ans, donne naissance à une petite fille le 2 juin, qu'elle nommera Berthe Pauline (mon arrière-arrière-grand-mère). La petite Berthe est née de père inconnu, et Clémence ne la reconnaitra que le 18 juin de la même année. Malheureusement, peut-être car elle n'a pas les moyens de s'en occuper seule, Clémence décide de placer sa fille chez les enfants assistés en 1895. A partir de là commence une aventure, que j'essaierai de vous raconter dans un prochain article si vous voulez. 😄

Le 15 janvier 1897, Philibert, le mari de Pauline, décède à l'âge de 46 ans. Il sera inhumé le 17 dans le cimetière de Pantin. Ne pouvant plus assurer l'éducation et la charge de ces deux enfants encore mineurs, Philibert Léon et Isabelle, elle décide de les placer chez les enfants assistés en 1898. Ils finiront tous les deux dans le département de la Côte-d'Or, où ils fondront leur famille et finiront leur vie. Toujours est-il qu'à partir de 1898, Pauline se retrouve bien seule.


3: Sa fin de vie


Ce début de XXe siècle est marqué par deux choses : premièrement les 50 ans de Pauline, qu'elle passe donc seule, et deuxièmement par la mort de sa première fille, Clémence, le 2 février 1907 à l'âge de 30 ans. En 1910, son père, Jacques Chureau, décède à l'âge vénérable de 93 ans, ce qui en fait une des personnes ayant vécu le plus longtemps dans mon arbre. Et c'est enfin, le 12 janvier 1911, à 8 heures du matin, que décède Pauline Léontine Chureau, à l'âge de 54 ans, à la Maison départementale de la Seine située à Nanterre. Y a t-elle été hospitalisé car elle était malade ou était-elle une vagabonde, vue qu'à l'époque ce genre d'établissement était fait pour accueillir les vagabonds ? Je ne le saurai jamais.


Acte de décès de Pauline (A.D de Hauts-de-Seine)

La vie de Pauline, comme vous avez pu sûrement le voir, a été très, voir trop mouvementée : disparition de son mari, décès de plusieurs de ses enfants la même année, obligée d'abandonner le reste de ses enfants à la mort de son mari. Je ne souhaite pas vivre même la moitié de ce qu'elle a dû endurer, mais je souhaite, qu'avec ce blog, qu'avec mes recherches, on puisse toujours se rappeler de Pauline Léontine Chureau.


Sources:

- Le Figaro Journal non-politique (n° du 30 janvier 1887)

- Archives Départementales de Paris

- Archives Départementales des Hauts-de-Seine

Commentaires

  1. Quelle vie ! Grâce à toi, on se rappelle effectivement la vie de Pauline et ses difficultés.

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