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Rendez-vous ancestrale : Dernière naissance avant longtemps

Après une longue hésitation, j'ai enfin décidé de me lancer dans les RDVAncestrales. Cet article est donc le premier RDV. J'espère qu'il vous plaira.
Bon voyage et lecture !

C'était un soir, j'étais en train de reprendre une branche de mon arbre généalogique, du côté de ma mère. Je remontais les ancêtres jusqu'à un certain Jacques JOUANNEAU. J'ai alors décidé de m’intéresser à ses enfants. Ce que j'ai découvert est assez triste pour lui et sa femme. Après la naissance de leur troisième enfant, Jacques Nicolas, mon ancêtres, en 1816, la femme de Jacques, Marie Magdeleine ne donnera plus que naissance à des enfants morts en 1818, 1819, 1820 1822, avant de redonner enfin naissance à un enfant vivant en 1823. Ils referont une tentative en 1827 mais qui se soldera, là aussi, par un enfant mort né.
J'étais en train de me peiner pour cette famille, quand, devant le travail accompli, je m'endormi sur mon clavier, en songeant à ce que devait penser mon ancêtre lors de la naissance de son dernier enfant vivant avant longtemps.
Je fus réveillé par des bruits d'oiseau. Quand j’ouvris mes yeux, je fus ébloui par le soleil qui perçait
à travers les feuille d'un arbre. Je me trouvais contre un arbre, à côté de vignes. Une personne était dans ces dernières en train de les tailler et de vérifier le raisin. Je me suis dirigé vers lui. En me voyant, il me regarda de haut en bas et plissa les yeux.
- Bonjour monsieur, lui dis-je.
- Bonjour, répondit-il avec un fort accent campagnard. Vous êtes habillé bizarrement vous.
- Oui, heu... Pourriez-vous me dire où je me trouve s'il vous plaît ?
- Vous êtes un drôle d'oiseau vous. Nous sommes tout prêt de Lunay.
- Lunay ? Et en quelle année ?
- Mais vous êtes sûr que vous allé bien ?
- Oui oui, répondez moi juste.
- Nous somme en 1816, je vais vous donner le jour aussi, le 31 juillet.
- Ah bon ! Dans quelle direction se trouve Lunay.
- Par là, dit-il en me désignant l'est.
- Je vous remercie beaucoup, monsieur.
- Merci, bonne journée à vous.
Je me trouvait donc près de Lunay, dans le Loir-et-Cher, village d'origine de la plupart de mes ancêtres du côté de mon grand-père maternel. Plus surprenant, je me trouvait le jour de la naissance de mon ancêtre Jacques Nicolas JOUANNEAU. Cela voulait donc dire que si je me dépêchais, je pourrai voir son père à la mairie.
Mairie de Lunay
Arrivé au village après 15 minutes de marches, j'ai posé mon regard sur la pendule de l'église: 10h45. La déclaration de naissance avait été faite à 11h, j'avais donc encore 15 minutes. A quelques mètres de l'église se trouvait la mairie, bâtiment banal parmi une rangée de petits immeubles. Devant se trouvaient 3 hommes.
Poussé par une intuition, je m'approcha du petit groupe. Un des hommes me vit s'approcher et se détacha de son groupe pour venir à ma rencontre (poussé par une intuition lui aussi ?).
- Bonjour monsieur... ? me demanda-t-il.
- Baptiste RICOIS, lui répondis-je. Et vous, qui êtes vous ?
- Jacques JOUANNEAU. Mais je ne vous ai jamais vu ici, je me trompe ?
- N...non, je...je ne suis qu'un voyageur.
J'était sous le choc. En face de moi se tenait l'AAGP de mon AGP maternel. Il avait un large sourir aux lèvres et avait un visage - évidemment - familier. A cette époque, il devait avoir pas loin de 28 ans, étant né le 27 janvier 1788. Jacques ayant vu mon trouble, il me demanda :
- Vous allez bien jeune homme ?
- Oui oui, je suis juste un peu malade.
Acte de naissance de Jacques Nicolas JOUANNEAU
- Oh ! J'espère pour vous que vous allez vous remettre rapidement. Mon premier fils, Charles Louis, s'est fait emporter par la maladie il y a presque 1 an maintenant.
- Je suis désolé pour vous.
- Ne vous inquiétez pas pour moi, car hier, j'ai eu une grande joie ! Ma femme, Marie Magdeleine GODINEAU, après un accouchement difficile a mis au monde tôt ce matin un fils !
- Oh, félicitation ! Et comment allez-vous l'appeler ?
- Jacques Nicolas. C'est mon troisième enfant, après ma fille Marie Magdeleine et mon pauvre fils Charles.
Les deux autres hommes, qui commençaient à s'impatienter, tournaient des regards intrigués vers nous.
- Et qui sont ces deux hommes qui vous accompagnent ?
- Celui de gauche, c'est Jean-Jacques Isidor DESVAUX, un ami, et celui de droite, c'est mon frère Nicolas.
Jacques leva alors la tête et vit l'heure: 10h52.
- Oh ! Il est presque 11h, il faut que j'y aille. Je suis tellement heureux, dit-il un sourire joyeux aux lèvres. J'espère avoir plein d'autres enfants ! Au revoir monsieur RICOIS, et bonne chance pour votre voyage !
Il s'éloigna alors de moi et juste avant de rejoindre son groupe, il me lança :
- Vous savez, monsieur RICOIS, votre visage m'est drôlement familier. Etes-vous certains que nous n'avons aucun lien de parenté ?
- Non, aucun, répondis-je en mentant.
- Ah, j'aurais cru.
Il entra alors dans la mairie. 1 minutes plus tard, 11h sonnait. Je m'éloigna alors en pensant avec peine à Jacques et Marie, qui devront attendre 7 ans avant d'avoir un nouvel enfant qui vivra. Je suis repassé devant le champs de l'homme qui m'avait indiqué la direction du village. J'ai alors décidé de me rasseoir à l'ombre de l'arbre contre lequel je m'étais réveillé et j'ai fermé les yeux. En les rouvrant, je me rendis compte que j'était avachi sur le clavier de mon ordinateur.
Je venais de vivre mon premier rendez-vous ancestrale. Avec une pensée pour Jacques et sa famille, j’éteignis mon ordinateur et alla me coucher dans mon doux et chaleureux lit du XXIème siècle.

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